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NOUVELLE CAMPAGNE DE INTEGRAZIO BATZORDEA

Soumis par editorea le jeu, 2022/17/03 - 15:02

Lancement de la nouvelle campagne de Integrazio Batzordea, qui aide à la scolarisation des enfants en situation de handicap en ikastola. Objectif: 176 000 € 

La nouvelle campagne d’Integrazio Batzordea, association créée par des parents et des amis d’enfants en situation de handicap scolarisés dans les ikastola du Pays Basque Nord, débutera le 26 mars. Les membres de l’association animeront des stands dans différentes communes du Pays Basque Nord et d’autres initiatives sont d’ores et déjà prévues (voir ci-dessous).

L’objectif de cette campagne 2022, intitulée : « Ensemble, on va plus loin ! », est de récolter 176 000 euros afin de garantir l’inclusion aux élèves en situation de handicap des écoles en langue basque de la fédération Seaska. « Cet argent sert à pallier les différents besoins d’Integrazio Batzordea, toujours plus importants » précisent Christelle Minaberry, co-présidente de l’association, et Maiena Etcheverry, coordinatrice.

 

Campagne 2022 : “Ensemble, on va plus loin !”

Integrazio Batzordea lance sa nouvelle campagne le 26 mars prochain. L'objectif de cette année est de récolter 176 000 euros pour venir en aide et garantir l'inclusion aux élèves en situation de handicap des écoles en langue basque de la fédération Seaska. Cet argent sert à pallier aux différents besoins d'Integrazio Batzordea, toujours plus importants.

Le slogan de la campagne est “Ensemble, on va plus loin !”, car comme on le voit en ces temps de crise, la coopération et la solidarité permettent de surmonter les difficultés. Dans les situations de handicap, au-delà de l'enfant, les obstacles touchent aussi les personnes qui interviennent dans son éducation, parents, enseignants et AESH (anciens AVS).

Cette année, la campagne va débuter le 26 mars. Afin de présenter son travail et ses défis, ce jour-là, Integrazio Batzordea va tenir des stands dans de nombreuses communes du Pays Basque Nord. D'autres initiatives sont également organisées :

  • 20 mars, à Anglet : Itsas Laminen Korrika.
  • 3 avril, à Ascain : la course Neska Korrika.

 

Les effectifs augmentent d'année en année, les besoins aussi

Le nombre d'élèves pris en charge dans un programme d'inclusion augmente tous les ans. A ce jour, nous comptabilisons 162 élèves, parmi eux, 70 sont au primaire, 92 dans le secondaire. En 2021, on a fini l'année avec 150 élèves, alors qu'on en comptait 118 en septembre (65 élèves au primaire, 85 dans le secondaire).

Au cours de cette année scolaire, 16 élèves bénéficient d'AESH individuels, 45 élèves d'AESH mutualisés, 44 élèves sont accueillis dans des classes dites Unité d’inclusion scolaire (Ulis), 35 élèves bénéficient d'ordinateurs ou de tablettes et 42 élèves sont dans l'attente d'une réponse de la  Maison Départementale pour les Personnes Handicapées (MDPH) qui leur notifierait leurs besoins.

Ce développement est, certes, une bonne nouvelle, mais cela doit s'accompagner par le développement des moyens. L'an dernier nous avions 32 AESH, et cette année, ils sont 35 sous contrat avec l'Education nationale, quatre sous contrat avec notre association.

En plus des AESH, Integrazio Batzordea finance quatre postes : un secrétaire, deux conseillers et un AESH collectif pour une Unité d’inclusion scolaire (Ulis).

 

Les enjeux d'Integrazio Batzordea pour cette année

Nous venons d'apprendre que l'enveloppe de l'Education nationale est déjà vide et qu'aucun financement supplémentaire ne sera débloqué d'ici la fin de l'année, alors qu'en attendant, la MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées) continue de signaler des enfants ayant des besoins d'accompagnement spécifiques.

L'annonce arrive particulièrement tôt cette année, mais le problème est le même tous les ans. En dépit des textes réglementaires, l'Education Nationale ne finance pas la totalité des postes. Integrazio Batzordea se voit donc obligée de prendre en charge une partie des postes, sur des contrats à durée déterminée. Ainsi, au cours de l'année scolaire 2020/2021, elle a financé onze postes : 7 AESH, 3 moniteurs-éducateurs et une personnes pour quelques heures de cantine. Cette année encore, Integrazio Batzordea devra assumer les besoins qui se présenteront.

Cette année, en plus, l'Etat a décidé de ne pas financer les heures de cantine, pourtant indispensables pour certains élèves. Il renvoie cette responsabilité aux collectivités territoriales. Seaska a écrit aux communes concernées, mais pour l'instant, pas de réponse ou des réponses négatives. En absence de réponses, qui devra assumer cette nouvelle dépense ?

A cela s'ajoutent des difficultés importantes à trouver des AESH. A ce jour, cinq postes ne sont pas pourvus, faute de candidats : au lycée Bernat Etxepare, à l'ikastola Oihana de Bayonne, celles d'Anglet, des deux de Soule, d'Itxassou, de Mendionde et de Saint-Pierre-d'Irube. Les AESH sont des emplois peu valorisés, de contrats courts, dont le salaire est plafonné à 750 euros par mois pour 25 hebdomadaires. Pendant les congés maternité des AESH l'Etat ne débloque aucun moyen financier supplémentaire.

 

Le rôle d'Integrazio Batzordea

Créée à l’été 1999, Integrazio Batzordea est l’association des parents et des amis d’enfants en situation de handicap scolarisés dans les ikastola du Labourd, de Basse-Navarre et de Soule. Il s’agit d’une association filiale de Seaska, la fédération des Ikastola du Pays Basque Nord, toutes les ikastola y sont représentées, toutes partageant l’objectif d’une école qui veut inclure la différence.

Ses objectifs :
- Impulser la scolarisation d’enfants en situation de handicap en Ikastola en aidant à la mise en place et au suivi des projets individuels.
- Permettre, tant que cela est possible, à ces enfants d’apprendre en basque et à l’école ordinaire.
- Offrir des réponses adaptées aux besoins éducatifs de chacun.
- Participer au financement de scolarisation
- Accompagner les familles en leur proposant un soutien et une écoute, en les aidant dans les démarches administratives.
- Œuvrer pour changer le regard de la société et favoriser l’inclusion à l’école et dans la société.

 

Ce que dit la loi ?

La loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation à la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005 : l’école est tenue de permettre l’inclusion des élèves en situation de handicap.

La loi de refondation de l’école de juillet 2013 : le service public reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser : il veille à l’inclusion de tous les enfants sans distinction.

 

Une école inclusive : c’est quoi ?

- Une école où les besoins éducatifs de chaque enfant (en situation de handicap ou pas) sont pris en compte de manière individuelle.
- Une école qui adapte son enseignement à chaque élève, en tenant compte des rythmes propres, des divergences de niveaux et de compétences, des difficultés d’apprentissage.
- Une école qui met en oeuvre les moyens pour mener à bien le projet de chaque enfant en développant ses forces et ses talents, lui permettant de se révéler.
- Une école qui permet de développer un sentiment d’appartenance, de préparer à la vie en société en tant qu’enfant vers la vie adulte.

 

L’école inclusive « est d’abord l’affirmation d’une école exigeante pour tous, quand la plus grande partie de la scolarité se passe en classe ordinaire. L’inclusion est alors conçue comme transitoire. Sa mission est de réintégrer les élèves dans le système ordinaire. Elle est aussi l’affirmation que  chaque élève est capable d’apprendre, d’acquérir les compétences du socle commun. Ensuite, elle permet la construction d’une véritable société ouverte sur l’altérité. Les élèves apprennent à vivre ensemble. Enfin, et c’est sans doute son principal enjeu, l’école inclusive permet à des adolescents qui se vivent différents, de construire leur identité dans la norme, et dans la norme de leur classe d’âge. C’est selon moi, un élément essentiel pour développer sa confiance en soi, et donc s’engager sur la voie de la réussite ». (Cahiers pédagogiques n°526 , l’école inclusive , Séverine Cheinet )

Un des dispositifs pour répondre aux besoins spécifiques de l’enfant est la mise en place d’un accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH).

 

Mais qui est l’AESH ?

L’AESH est une personne qui travaille en milieu scolaire avec bienveillance, empathie, encouragement, adaptabilité, écoute, échange afin d’aider l’élève en situation de handicap à progresser dans ses apprentissages comme dans sa relation aux autres.

Mais, malgré le slogan de l’Education Nationale pour recruter les AESH (Aider, S’engager, Accompagner : devenez accompagnant d’élèves en situation de handicap », malgré les promesses d’Emmanuel Macron de pérenniser les AESH,

  • Les contrats restent toujours précaires (temps partiel, CDD avec titularisation difficile au bout de six ans)
  • le métier n’est pas valorisé
  • il n’y a pas de professionnalisation du métier
  • tout ceci entraîne à terme une difficulté de recrutement de ces accompagnants essentiels alors que les besoins sont croissants.

 

Chaque enfant est unique, seul un accompagnement adapté à ses besoins permettra à un enfant différent, de réussir comme les autres : comme une personne unique, riche de ses particularités.

Le droit à l’éducation pour tous les enfants quel que soit leur handicap est un droit fondamental. De même, le droit pour chaque famille de scolariser son enfant dans l’école et dans la langue de son choix devrait exister. Ainsi, parce que l’enfant est unique dans sa personne, dans son projet, dans son parcours, la réponse quant à l’accompagnement de sa scolarisation devra s’efforcer de gommer tous les éléments de la course d’obstacles que constituera le trajet vers l’âge adulte. Il s’agit tout simplement de rendre la vie plus simple, plus ordinaire, plus en phase avec son temps, plus en contact de son environnement proche, au petit enfant différent dont nous affirmons que nous avons besoin de sa richesse et de son talent.

Ensemble, nous devons continuer de mener ces combats qui ont permis la scolarisation de centaines d’enfants en ikastola depuis la création d’ Integrazio Batzordea en 1999 et 20 ans après d’autres batailles ont été gagnées :

  • 2010/2011, une Unité d’inclusion scolaire (Ulis) a ouvert au collège Xalbador de Cambo.
  • 2015/2016, c’est au collège Piarres Larzabal de Ciboure de mettre en place l’ouverture d’une seconde Ulis
  • 2017/2018, ouverture de l’Ulis au Pays Basque intérieur, au collège de Seaska à Larceveau. Le collège Manex Erdozaintzi Etxart a accueilli 3 élèves dans la première Ulis collège de Basse-Navarre.
  • 2018/2019, ouverture de l’Ulis à l’ikastola de Saint-Jean-de-Luz.

Certaines batailles ont effectivement été gagnées, d’autres restent à mener !

 

Les prochains rendez-vous à noter dans votre agenda :

  • Le 20 mars, la course Itsas Laminen Lasterketa à Anglet.
  • Le 26 mars, journée de lancement de la campagne.
  • Le 28 mars, intervention d’une maman d’un enfant autiste au collège de Larceveau.
  • Le 3 avril, la course Neska Korrika à Ascain.
  • Le 24 avril, ciné-débat à Saint-Jean-Pied-de-Port avec le documentaire « Nous avons tant à nous dire » de Morgan Doche, qui retrace le parcours de jumeaux autistes.
  • Le week-end de l’Ascension, un Brik à Brak sera proposé à Cambo-les-Bains.

 

Integrazio batzordea 2022

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